En Course d’ouverture des 24 heures du Mans
Comme un rendez-vous à ne pas manquer ! Participer à une course sur le grand circuit des 24 Heures du Mans est somme toute assez rare même pour des pilotes professionnels. Lorsque l’occasion se présente, il faut savoir la saisir, comme une chance unique. Ce circuit en « impose » évidement. Mais c’est aussi monstre sacré au travers duquel chaque pilote peut s’étalonner.
Vincent Beltoise avec son Team SAINTéLOC ont abordé cette course en ouverture des 85e 24 Heures du Mans avec tout le sérieux et l’application qu’on leur connaît. Qu’en retenir ?
Tout d’abord, un très bon niveau en performance pure concrétisé en qualifications par les meilleurs temps sur les 2 premiers secteurs face aux références de la catégorie et à 60 pilotes avant un maudit drapeau rouge ! Ou encore 9 places de gagnées en course pour arriver au pied du podium !
Sur les traces d’un Mythe
Circuit des 24 Heures du Mans… autrement dit « LE » rendez-vous de 2017 de la Porsche Carrera Cup France. Un rendez-vous à nul autre pareil ! En plus d’être dans le berceau de l’endurance, là où la légende du Sport automobile s’est en partie écrite, et qui représente pour beaucoup le pinacle du sport automobile, il y a aussi cette histoire particulière et inédite entre Porsche et « Le Mans ».
Une relation unique que le constructeur de Stuttgart vient de renforcer encore avec sa 19e victoire acquise lors de cette dernière édition. Un record qui explique tout simplement pourquoi un enchainement de virages porte le nom prestigieux de Porsche… Les liens sont donc étroits et régulièrement le peloton de la Porsche Carrera Cup a l’honneur d’ouvrir le rideau de la mythique mancelle.
Depuis 2010, c’est donc la 3e fois que les « Cup » font rugir leur moteur boxer dans la ligne droite des Hunaudières. Pourtant, bien qu’animateur de la « Carrera » depuis plusieurs années, Vincent Beltoise n’a jamais fait tourner ses roues sur les 13 kms et 369 mètres d’un des circuits les plus connus au monde sinon le plus célèbre… Bien sûr, en tant que « Campusard » et engagé dans différentes disciplines, l’Alésien connaît sur le bout des doigts le circuit Bugatti qui reprend en toute petite partie le circuit originel depuis l’entrée de la ligne droite des stands jusqu’au
virage de la Chapelle… Il reste tout de même 80% du grand tracé à découvrir ! « J’ai découvert le circuit lors des essais libres… » explique Vincent » C’est énorme ! Je n’en reviens pas. Tout défile à grande vitesse.
On ne réfléchit pas trop, il faut dire qu’à 290 km/h, il ne vaut mieux pas… J’ai tout adoré, avec une mention spéciale pour l’enchainement d’Indianapolis. On arrive à Mach 12, on escalade le vibreur, le virage est en banking et permet de passer très, très vite. Je pense que c’est le meilleur moment d’un tour. J’en ai profité à fond pendant les libres car en course, on est focalisé sur le résultat et la bagarre.
C’est une immense expérience en tant que pilote que de vivre un week-end comme celui-ci. J’aurais aimé encore plus de temps en piste mais cette expérience est déjà phénoménale ! Je ne suis pas encore descendu de mon nuage mais je sais ce que je viens de vivre.
Tout cela c’est grâce à mes partenaires. Je les remercie infiniment de m’avoir permis de vivre ce week-end unique. Merci à Rockwell Automation, Soprano Speed, Groupe Segond Automobiles, Centres Porsche Antibes et Monaco, et Idec Groupe.
En plus, les résultats sont tout à fait appréciables et montrent que nous avions encore en main la possibilité d’améliorer. Mais cela dépend aussi des faits de courses… »
Le résumé du Mans pour Vincent Beltoise
Qualifications.
Après de fructueux essais libres au cours desquels les réglages ont été concoctés, peaufinés, Vincent s’est lancé à l’assaut des qualifications. Bien que le circuit soit très long, trouver un tour clair s’est révélé assez difficile : avec 61 autos le trafic en piste a été intense malgré les presque 14 kms de déroulé.
Vincent et Jean-Pierre Béchu, son ingénieur, ont donc choisi de repousser l’entrée en piste de la Porsche Carrera Cup #7 le plus tard possible pour profiter de la bonne fenêtre. Après un tour de mise en place plus que de chauffe tant la température et la météo sont estivales, le pilote ingénieur a coupé la ligne de chronométrage. Ligne droite des stands, courbe et chicane Dunlop, descente de la Chapelle, Tertre Rouge tout est allé on ne peut mieux : meilleur secteur 1 absolu !
Sur l’élan, la Porsche s’est attaqué à la ligne droite des Hunaudières, et s’est joué des deux chicanes Playstation puis Michelin. Le chrono a été également sans appel : meilleur secteur 2.
Reste maintenant à confirmer sur le troisième intermédiaire… mais le drapeau rouge a clôturé la séance prématurément. 18e temps voilà un résultat assez loin du top 5 qui était envisageable… voire peut-être beaucoup mieux encore !
Course.
Vincent Beltoise a donc positionné sa Porsche du team SAINTéLOC sur le 9e rang de la grille. Dans sa visière, il a les échappements de ses concurrents de la Carrera Cup France : Joffrey De Narda et Valentin Hasse-Clot. Après un tour de chauffe, la direction de course donne le départ, exceptionnellement lancé, de cette course tout aussi exceptionnelle ! Mathieu Jaminet, Vainqueur de la Porsche Carrera Cup France 2016 et commentateur live de la course pour l’Equipe 21, a souligné que Vincent est toujours « très bon au départ » pour avoir lui-même fait l’expérience, à plusieurs reprises, des mises en action du pilote gardois …
Si s’extraire sans encombre de ce peloton en plein envol, n’a pas été chose aisée, la lucidité de Vincent Beltoise dans cette phase de course a encore fait merveille. Devant lui plusieurs pilotes ont commencé un beau chahut… qui conduira certains d’entre eux à s’arrêter prématurément dans les bacs à graviers du virage Dunlop. Vincent s’est tiré sans encombre de cette confusion et s’est déjà placé 10e au général avant l’intervention du Safety car nécessaire pour dégager les voitures accidentées et nettoyer la trajectoire.
Après deux tours de neutralisation, la course a repris ses droits. En prenant l’aspiration de Hasse-Clot, la Porsche #7 a rapidement grimpé au 9e rang. Une marche provisoire car avec ces longues lignes droites « l’aspi » permet au poursuivant de gagner quelques km/h pour repasser devant…
Alors qu’il ne reste plus que ¼ d’heure de course, les esprits ont commencé à s’échauffer mais Vincent est parvenu encore à se préserver d’éventuelles conséquences, la difficulté en cette fin d’épreuve venant surtout de la succession des « slow zones ». Dans ces phases de neutralisation, il est bien entendu interdit de doubler, mais chaque concurrent doit également respecter une vitesse maxi de 80 km/h tout en gardant ses pneumatiques à bonne température. Difficile…
Lorsque tous les drapeaux verts sont agités pour la dernière fois en bord de piste, le peloton de la Carrera Cup a pu repartir pour un dernier run. Toujours dans un groupe de tête extrêmement compact, le pilote d’Alès, a essayé de prendre l’avantage sur Philipp Morin… mais le Suédois s’est montré bien plus chaud que ses origines pouvaient le laisser penser. Avec les 4 roues dans l’herbe, Vincent sagement n’a pas tenté le tout pour le tout : il est 9e au général mais surtout marque de précieux points au Championnat Porsche Carrera Cup France.
La réaction de Vincent après le meeting du Mans :
« Je repars du Mans réellement satisfait ! J’ai découvert un circuit magique qui donne envie de faire les 24 Heures du Mans… si possible avec une Porsche !
C’est vrai que, comme nous en Porsche Carrera Cup, qui est une course de support aux 24 Heures du Mans, le temps de roulage un peu court peut laisser sur sa faim… Mais nous sommes plongés dans cette ambiance unique.
Sportivement, nous savions que le trafic constituerait une difficulté. Comme d’autres nous y avons été confrontés lors des qualifications et nous ratons de très peu je pense une bonne place sur la grille. C’est le jeu.
En course, j’avoue ne pas avoir profité de ce moment autant que j’aurais peut-être dû … Mais l’enjeu pour moi était de prendre de gros points pour le championnat d’autant plus que le leader actuel était en difficulté ce week-end. Je me devais aussi de garder une voiture intacte pour Dijon, dont le meeting se déroulera, dans deux semaines, autant dire demain.
Je suis passé dans un trou de souri au départ, j’ai bien géré la température des pneus sous safety et lors des slow zones.
Ensuite, il fallait tenir compte aussi des autres pilotes parfois un peu « limite » dans leurs défenses. La performance pure démontrée en qualifications montrent que nous pouvons prétendre à beaucoup mieux. Nous devons travailler avec SAINTéLOC sur la voiture pour la rendre un peu moins vive dans certaines phases. Nous sommes sur le bon chemin continuons ! La prochaine étape sera donc Dijon…. Et je suis « remonté comme une pendule ». Avec 2 semaines seulement entre les deux courses, nous serons encore dans le rythme. J’aime beaucoup ce tracé mais je sais aussi que par temps chaud il faudra savoir gérer les pneumatiques surtout dans Pouas, cette grande courbe en montée avant la ligne droite des stands…
Je souhaite qu’avec SAINTéLOC nous frappions fort : nous le pouvons ! »